Rencontre du troisième type épisode 3 : Extrait du ONESHOT MAGAZINE #4
Vous l’attendiez ? Il est de retour. Le récit d’une rencontre surprenante, drôle et imprévisible. Ma vie avec mon vapoto quoi !
Par Miss Willis
Rencontre du troisième type : Jour 327 ou 328 ou 613… Bref peu importe
Au fur et à mesure qu’il teste ses liquides, le vapoteur me les fait goûter aussi. Par un dimanche après-midi en mode « Netflix and chill », il se précipite vers son placard à juice et me sort un : « Faut que je te fasse goûter un truc ! Obligé, ça va te plaire ! » Ce n’est donc pas une nouveauté, parce qu’en général il me les fait tester tout de suite. Je connais mon homme. Depuis un an, il ne m’aurait pas encore fait goûter ce liquide ? On a plutôt les mêmes goûts, et ça, il ne me l’a pas encore fait tester ? Étrange…
Contente de découvrir des nouveautés, il me sort un liquide Pulp, le White cake. Ok ! On va essayer ça. Je sens mon vapoto fébrile, sur le qui-vive, prêt à écouter mes commentaires. Il reste quand même relativement éloigné, ce qui ne me met pas la puce à l’oreille. J’ouvre la fiole, et je sens. Là, me yeux se mettent à briller. Il faut croire que je me suis bien trompée sur lui et que je n’avais aucune raison de me méfier. Je devine un parfum de chocolat blanc crémeux et vanillé avec un fond biscuité. Du gourmand tout comme j’aime ! Un mélange que je n’avais encore jamais goûté.
Je me tourne donc vers mon homme, ravie de ce qu’il m’a fait sentir. Sauf que de son côté, c’est la décomposition… Il fait une mine écœurée. Je sens le blocage et je ne comprends pas. C’est là qu’il me sort : « Tu dois être une des rares personnes qui ne sent pas la fricassée de champignon dans ce jus ! »
« Hein ? Tu sens du champignon là-dedans toi ? Moi j’ai l’impression d’avoir du concentré de gâteau au chocolat blanc ! Tu me le fais tester dans un ato ? »
Là, la réponse fuse : « Hors de question ! Tu mets pas ça dans un GTIV ! »
J’insiste un peu et finalement monsieur se décide à le mettre dans une petite box qu’il laisse à ma disposition. Il ouvre les fenêtres et moi, je savoure. La promesse est tenue : un gâteau crémeux au chocolat blanc. Et la note de vanille, c’est parfait pour une amatrice de pâtisserie comme moi. Lui de son côté n’en revient pas. Il se décide finalement à goûter, on ne sait jamais. Mais apparemment, l’effet n’est pas le même sur lui : il se met à avoir la nausée comme jamais. À croire qu’il venait de vaper une couche de bébé.
Finalement, lui qui faisait le malin avec son liquide aux odeurs de sous-bois, se retrouve à devoir le supporter régulièrement à la maison. Dommage pour lui… Et jubilation extrême pour moi.
Rencontre du troisième type : Jour 24 659, dans ces eaux-là (pour ceux qui chercheront à connaître le nombre d’années que cela représente, ça fait environ 67 ans. Donc non, ce n’est pas possible. Arrêtez de croire toujours tout ce que vous lisez.)
Les soirées entre copains, c’est toujours sympa. Je découvre maintenant les soirées avec les potes vapoteurs. Et là, ça peut devenir nettement moins sympa. Ou tout du moins, quand on ne vient pas de la vape. Après quelques soirées depuis le temps que nous sommes ensemble, j’ai pu faire le même constat à chaque fois : quoi qu’il arrive, il y aura toujours un moment où ils finissent par parler matos. Et c’est relou. Sérieusement relou. J’essaye de m’incruster dans la conversation, mais vraiment, j’essaye ! Maintenant que mon immersion dans ce milieu est faite, je commence à maîtriser quelques sujets. Mais mes connaissances ont des limites. C’est à ce moment que j’essaye de changer de conversation, avec les filles de l’assistance par exemple. Mais ça ne prend pas toujours. Et je finis par regarder dans le vide, dans un coin de la pièce, à me demander pourquoi on m’inflige ça. Je dois avoir quelque chose à régler avec mes vies antérieures. D’ailleurs ceux qui connaissent mon homme se disent la même chose…
Mais parfois, quand le karma a décidé de m’oublier quelques heures, un vapoto a l’illumination d’apporter un nouvel alcool venu de lointaines contrées germaniques et de te faire goûter. Même le matin au petit-déjeuner. Et au goûter. Avec le café du midi. Et avant le café du midi. En mélange. Ou pur. Tout ceci te met dans une ambiance générale plutôt positive et te rend prête à affronter n’importe quelle conversation un peu lourdingue. Bon, tu deviens toi-même un peu lourdingue. Mais le vapoto devient nettement plus intéressant dans ces circonstances. Seul point négatif : ta dépendance très prononcée pour ce breuvage qui s’installe sournoisement. Bon allez, promis, demain j’arrête…
Rencontre du troisième type : Jour 24 660
SHIT ! Vapéro la semaine prochaine. Raté…
Rencontre du troisième type : Jour de la Saint-Valentin
Après quelques nombreux messages bien plus que subliminaux, on se prépare à célébrer la fête des amoureux dignement. Au bout de deux semaines à lui demander tous les jours dans quel restaurant il avait réservé, je crois que le message est passé. Comment ça, je ne suis pas subtile moi ? Pour ceux qui ont la chance (ou le désespoir) de connaître l’homme avec qui je partage ma vie, il est évident que la subtilité ne peut pas faire partie de notre quotidien !
La soirée se passe le plus merveilleusement du monde. Oui mon chéri est merveilleux ! Il m’offre un cadeau de la Saint-Valentin génial, une paire de sneakers absolument ouf qui vient rejoindre celles qui ont enfin réussi à sortir de leur carton de déménagement. Atypique comme cadeau, je sais…
Le restau est top on passe un super moment. Bon, on va passer outre le fait que, bien sûr, on se retrouve à deux tables d’un de ses clients. Ça parle cigarette électronique devant la porte, mais c’est pas bien grave, mon homme écourte la discussion pour me rejoindre. Pendant le repas, on discute beaucoup, comme toujours. De tout et de rien. Et là, sans crier gare, un sujet vient s’installer dans notre discussion. Mon vapoto et moi nous retrouvons à parler du retour en force du MTL, on se met à débattre des raisons de ce phénomène. Au bout de quelques minutes, tout en discutant, une petite voix dans ma tête me dit : « Meuf ! T’as passé 1 h 30 dans la salle de bains, avant ça t’es restée 20 minutes devant ta garde-robe à choisir LA tenue. T’as tout donné, t’es en mode bombasse et tu crois que parler MTL va lui donner envie de foutre ton brushing en l’air ???? » Là, je tourne légèrement la tête et je vois que la femme de son client est en même situation de désespoir ! Bon, on se détend, on change de sujet et tout ira bien.
Le restau se termine, on rentre à la maison. Vous voulez savoir comment se finit le reste de la soirée ? Tout ce que je peux vous dire, c’est qu’il semblerait que parler vape me rende bien plus sexy qu’il n’y paraît…